Durkheim à l’École Normale (1879-1882)

Photographie de promotion d'Émile Durkheim
Bibliothèque Ulm LSH, fonds photographique, PHO D/2/1879/3

Registre d'emprunts des élèves de la bibliothèque des lettres, 1879-1880.
Bibliothèque Ulm LSH, archives de la bibliothèque des Lettres.

Issu d'une famille juive nombreuse et pieuse – son père Moïse était le grand rabbin d'Épinal, responsable de la communauté juive des Vosges – Émile Durkheim s'arrache à son milieu d'origine pour préparer, trois années durant, le concours d'entrée à l'École Normale, où il entre en 1879.

Son séjour rue d'Ulm le marque profondément. À l’École Normale, école laïque de la République naissante, il met de côté ses pratiques religieuses. C’est sans doute à cette époque qu’il se détache de la religion, embrassant définitivement la philosophie et le positivisme scientifique de la République. Il y fait aussi des rencontres essentielles, parmi ses camarades et ses professeurs : Jaurès et Bergson étaient de la promotion 1878, il les côtoie en « prépa » pendant deux ou trois ans. Idem pour Camille Jullian, futur historien de Bordeaux, professeur au Collège de France. Parmi ses enseignants, citons Boutroux, en philosophie de la connaissance (Kant, Comte, Renouvier…) qui dirige sa thèse, ou encore, en histoire, Fustel de Coulanges, alors directeur de l’École, à qui Durkheim dédie sa thèse latine sur Montesquieu.

Enfin, il acquiert à l’École des méthodes scientifiques rigoureuses et y démontre sa puissance de travail, dont témoignent les registres d'emprunts de la bibliothèque.